Bal tragique à Paris : 12 morts - #JeSuisCharlie

Bruno Gouteux - 7/01/2015
Image:Bal tragique à Paris : 12 morts - #JeSuisCharlie

« c’est dur d’être aimé par des cons »...
« Ce n’est pas l’islam, ce sont des fascistes »

La rédaction du journal Charlie Hebdo, au 10, rue Nicolas-Appert, dans le 11e arrondissement de Paris, a été la cible d’un attentat à l’arme automatique, mercredi 7 janvier en fin de matinée.

« Douze morts, près de vingt blessés » : c’est la consternation et l’horreur qui nous abasourdit ce mercredi devant l’attentat ayant frappé la rédaction de l’hebdomadaire satirique et anticlérical Charlie Hebdo. Parmi les personnes décédées figurent notamment Charb, Wolinski, Bernard Maris, Tignous et Cabu.

« C’est dur d’être aimé par des cons ». Tels étaient les propos qu’imaginait Cabu dans la bouche de Mahomet à la vue des actes de barbarie commis en son nom par les courants les plus extrémistes se revendiquant de l’islam.

« C’est dur d’être aimé par des assassins, des lâches et des barbares », pourrions-nous ajouter.

Bal tragique à Paris : 12 morts*

Selon le procureur de Paris [1], deux policiers ont également été tués dans l’attaque. Un employé de l’accueil de l’immeuble et une personne qui était invitée à la rédaction, Michel Renaud, font également partie des victimes :

Munis de kalachnikovs, ils ont tiré sur la personne qui se trouvait à l’accueil, avant de monter à l’étage pour atteindre la rédaction de Charlie Hebdo. Les journalistes étaient alors en pleine conférence de rédaction hebdomadaire. Les assaillants ont commencé à tirer sur les dessinateurs et journalistes, comme l’a relaté Coco, dessinatrice au journal, qui a précisé que les hommes « parlaient parfaitement le français » et « se revendiquaient d’Al-Qaïda. »
— Le Monde, avec AFP

Un « islamofascisme » [2] qui « n’est pas l’islam », rappelle Cohn-Bendit, ancien leader de Mai 68, ami de Cabu et de Wolinski :

« Ce n’est pas l’islam, ce sont des fascistes, il ne faut pas tourner autour du pot. Comme il y a eu un fascisme venu de la civilisation occidentale, il y a un fascisme venu de la civilisation de l’islam. Il faut tenir bon maintenant. On a toujours dit : « Le fascisme ne passera pas. » C’est dur mais il faut rester clair dans sa tête et ne pas tout mélanger. Ce qui est attaqué là, c’est le droit à la critique radicale de toutes les religions. »
— Cohn-Bendit, Libération

Une « horreur absolue », selon Hollande

Le président français, François Hollande, qui s’est rendu sur place, a dénoncé « une exceptionnelle barbarie » visant la presse, « l’expression de la liberté » :

Nombreux rassemblements

Les rassemblement se multiplient dans toutes les grandes villes de France pour témoigner du soutien aux victimes [3] de ces assassinats :

A Agen, à 18 heures, place Wilson.

A Arras, à 18h15, place des Héros.

A Avignon, à 18 heures, place de l’Horloge.

A Bayonne, à 18h30 devant la Mairie.

A Besançon, à 17h30, place Pasteur.

A Bordeaux, à 17h, sur le parvis des Droits de l’Homme.

A Bourg-en-Bresse, à 18h devant la préfecture.

A Brest, à 18 heures, place de la Liberté.

A Caen, à 19 heures, place du Théâtre.

A Clermont-Ferrand, à 18h30, place Jaude.

A Colmar, à 18h30, place des Martyrs.

A Corbeil-Essonnes, à 19 heures devant la Mairie.

A Dijon, 19 heures, place de la Liberté.

A Gap, à 18h30, esplanade de la Paix-Nelson Mandela.

A Granville, à 19 heures, place de la Mairie.

A Grenoble, à 18 heures, place Félix Poulat.

Au Havre, à 18 heures, devant la sous-préfecture.

A Laval, à 19 heures, devant la mairie.

A Lille, à 18 heures, place de la République.

A Lyon, à 18 heures, place des Terreaux.

A Marseille, à 18 heures, sur le Vieux Port.

A Metz, à 18 heures, place d’Armes.

A Montpellier, à 18 heures, à Antigone, devant les locaux du club de la presse.

A Nancy, à 15h30, place Stanislas.

A Nantes, à 18 heures, place Royale.

A Nîmes, à 18 heures, parvis des Arènes.

A Niort, à 18h30 devant les Halles.

A Orléans, à 18 heures, place de la République.

A Paris, à 17 heures, place de la République.

A Pau, à 18 heures, place Royale.

A Poitiers, à 18 heures, devant la mairie.

A Rouen, à 18 heures, place de l’Hôtel de Ville.

A Saint-Brieuc, à 18 heures, place des Droits de l’homme.

A Saint-Nazaire, à 17h30, place des Droits de l’Homme et du Citoyen.

A Strasbourg, à 18h30, place Kléber.

A Toulouse, à 18 heures, place du Capitole.

A Tours, à 18h30, place Jean-Jaurès.

A Valence, à 18h30, devant la mairie.


* : En 1969, François Cavanna, Georges Bernier [4] et Henri Roussel [5], membres de Hara-Kiri, le « journal bête et méchant », lancent Charlie qui devient Charlie Hebdo l’année suivante suite à l’interdiction de la publication d’Hara-Kiri après la mort du général De Gaulle et la fameuse Une du journal satirique : « Bal tragique à Colombey : un mort ».

Réaction de médias en ligne

« C’est l’horreur qui nous a saisis, ce matin, quand l’incroyable nouvelle est survenue : un attentat sanglant contre Charlie Hebdo, des hommes armés, douze morts, près de vingt blessés. L’horreur, qui nous abasourdit. Et nous laisse sans mots. L’amitié, ensuite, pour ceux et celles que nous connaissons et que nous aimons, et pour ceux et celles que nous ne connaissons pas. La douleur pour les morts, la désolation pour les blessés, l’amitié et le désir de réconfort pour leurs proches, leurs amis, leurs enfants. Comment vous dire qu’on est avec vous, avec notre tendresse et notre impuissance ? Mais nous sommes avec vous, de tout notre cœur. Et puis la détermination. Ce sont des journalistes qu’on a voulu tuer, c’est la presse qu’on a voulu abattre, c’est la liberté qu’on a voulu détruire. Eh bien, nous le disons : nous ne céderons pas. Dans les temps difficiles d’aujourd’hui, et les jours sombres qui se profilent, il est vital que la liberté continue, s’exprime, s’affirme. Nous continuerons notre travail d’information et de témoignage, avec encore plus de détermination et d’énergie que jamais. »
— Actu Environnement, Arrêt sur images, Basta Mag, Global Magazine, Huffington Post, Mediapart, Politis, Reporterre, Rue 89, Terra Eco, We demain


Bruno Gouteux est journaliste et éditeur —Izuba éditions, Izuba information, La Nuit rwandaise, L’Agence d’Information (AI), Guerre Moderne, Globales…—, consultant —Inter-Culturel Ltd— et dirige une société de création de sites Internet et de contenus —Suwedi Ltd.

Il est engagé dans plusieurs projets associatifs en France et au Rwanda : Appui Rwanda, Distrilibre, Initiatives et Solutions interculturelles (ISI), le groupe Permaculture Rwanda, Mediarezo

 7/01/2015

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