« Fraude » Gnassingbé fait détruire les procès verbaux des élections

La rédaction - 10/03/2010
Image:« Fraude » Gnassingbé fait détruire les procès verbaux des élections

TOGO • 9 mars 2010 • La gendarmerie attaque le siège de l’UFC
Recours en annulation des résultats provisoires de l’élection présidentielle

Ce matin, mardi 9 mars 2010, la police et la gendarmerie ont attaqué le siège de l’UFC et ont volé les procès verbaux des élections du 4 mars dernier.

Si « Fraude » Gnassingbé a réellement gagné, pourquoi ont-ils besoin de voler et détruire les PV des élections détenus par les délégués de l’UFC et du FRAC ?

Cette fois-ci on ne va pas se laisser faire car l’UFC est soutenu que par des « nordistes » preuve, s’il en était besoin, qu’il n’y a pas de division ethnique au Togo concernant les résultats de cette présidentielle.

Jean-Pierre FABRE, le candidat de l’UFC est notamment soutenu par :

• Le Bassar (nord-ouest du pays) Koffi Yamgnane ;

• Les Kabyès (nord) Péré Dahuku et Abbi Tchessa ;

• D’autres, au nord : Tchassona, etc...


Des agents occupent actuellement l’OCDI.

Les agents qui seraient de l’agence nationale des renseignements occupent actuellement les locaux de l’OCDI sis au Petit Séminaire de Lomé où le FRAC a érigé son centre de compilation des données de la présidentielle du 4 mars dernier. Depuis deux jours, ils essayent d’arrêter le personnel en charge de la gestion de ces données. Seule la présence dissuasive des membres de la Mission d’observation électorale de l’UE (MOEUE) les en empêche. Les Européens sont même obligés de faire le guet au siège de l’OCDI à tour de rôle, 24 heures sur 24.

De sources proches du FRAC, Faure Gnassingbé a gagné la présidentielle avec un score au-delà de l’imaginable, frôlant les résultats de son père à l’époque du parti unique, selon les PV parvenus a la CENI. Encore que les donnes des bureaux de Mandouri et du Kpendjal ne sont pas encore ajoutées.

Ainsi, la CENI a-t-elle dû revoir à la baisse le score du président. Le FRAC n’a pas encore déposé de recours juridique pour contester les résultats officiels et ses dirigeants ne se prononcent pas sur cette option.

Reste quand même un mystère : le silence du président de la République et du Premier ministre Houngbo qui contraste avec les sorties tonitruantes des ministres Pascal Bodjona et Gilbert Bawara, les seuls à avoir officiellement parlé de la victoire de leur candidat.

Aux dernières nouvelles, ces agents ont réussi à s’emparer des documents du FRAC et arrêté le personnel présent dont André Kouévi.

A suivre sur mo5-togo.com



Samedi 13 mars : Marche à Lomé contre la dictature

Le Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) dont la marche a été interdite et réprimée ce mardi pour motif d’etre fixée sur un jour ouvrable, organise une autre marche le samedi 13 mars prochain à travers les rues de la capitale Lomé. Cette manifestation est prévue dans le cadre des activités politiques du FRAC.

L’itinéraire de la marche est donné dans le communiqué ci-dessous :

FRONT REPUBLICAIN POUR L’ALTERNANCE ET LE CHANGEMENT (FRAC) UFC , SURSAUT- TOGO, ALLIANCE, PSR, ADDI

Dans le cadre de leurs activités politiques, l’Union des Forces de Changement (UFC), Sursaut-Togo, l’Alliance, le Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR), l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI), constitués en Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC), organisent le samedi 13 mars 2010 à partir de 08 heures, une marche à travers les rues de Lomé suivant l’itinéraire ci-après :

Bè Kodjindji – Marché de Bè – Bd Félix Houphouët Boigny - Bd Circulaire (Côté ouest) – Rond Point Deckon – Fontaine Lumineuse – Ave de la Libération – Place Anani Santos (Freau Jardin) – CASEF – Place de l’Indépendance.

Le Président élu, Jean-Pierre FABRE et les responsables du FRAC lancent un appel à la résistance. Ils demandent aux uns et aux autres de ne pas faiblir

La lutte populaire est invincible

Togo debout !

Fait à Lomé, le 09 mars 2010

Pour le FRAC,

Le Directeur de Campagne

Patrick LAWSON


TOGO : RECOURS EN ANNULATION DES RESULTATS PROVISOIRES DE L’ELECTION PRESIDENTIELLE DU 4 MARS 2010

par MESSAN AGBEYOME GABRIEL KODJO, candidat

Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle,

Nous tenons à porter à votre connaissance, un certain nombre de faits survenus au cours des opérations de compilation des résultats de l’élection présidentielle du 4 mars, sur lesquels vous aurez à statuer, et nous allons nous employer à démontrer l’ensemble des éléments à charge, qui laissent planer de sérieuses suspicions sur les irrégularités constatées par comparaison aux règles édictées par la loi électorale, ainsi que sur la véracité des résultats provisoires publiés par la Commission Electorale Nationale Indépendante, (CENI).

I- DES ÉLÉMENTS QUI FONDENT LE RECOURS

La Mission d’observation de l’Union Européenne, (qui a contribué à hauteur de plus de 19 millions d’Euros à l’organisation de cette élection présidentielle), présente sur le terrain depuis plusieurs semaines, vient de publier un premier rapport intermédiaire, dans lequel elle relève un certain nombre de faits relevant de plusieurs domaines, qui attestent du non respect des prescriptions de la loi électorale.

Après avoir décrit le cadre général dans lequel s’est effectué l’observation électorale :

• « Le PNUD a coordonné plus de 3 000 observateurs des ONG et le Haut commissariat des droits de l’Homme plus de 5 000 observateurs de la société civile,

• Les équipes de l’UE ont observé 50 bureaux,

• Autres observateurs : La CEDEAO, l’UA, l’UEMOA et une mission d’information et de contact de la Francophonie, »

La Mission d’observation de l’Union Européenne a constaté que :
• « Conduit « dans des conditions acceptables par rapport aux standards internationaux en matière de démocratie », ce processus a néanmoins fait l’objet de nombreuses recommandations, qui dans la plupart des cas n’ont pas été suivies ».

Elle a en outre précisé que :

• La MOE UE souhaite que son rapport contribue à faciliter le dialogue entre les forces politiques qui est un préalable pour le développement global du Togo.

• La mission de l’UE demeurera active au Togo pour plusieurs semaines encore.

Ce qui signifie de manière non équivoque que n’importe qu’elle autorité institutionnelle du Togo, peut avoir recours à son témoignage, pour l’éclairer valablement en tant que de besoin.

II- DES LITIGES CONSTATES SUR UN CERTAIN NOMBRE DE MOYENS

Le rapport de La Mission d’observation de l’Union Européenne décline ensuite les constats effectués en regard d’un certain nombre de moyens, susceptibles de remettre en cause la fiabilité des résultats :

II.1 Sur les supports de campagne utilisés par les candidats ;

• La campagne déguisée, puis la campagne officielle débutée le 16 février, ont été massivement dominées par la machine électorale de Faure Gnassingbé, qui disposait de moyens logistiques les plus importants…

• Dès la précampagne, les observateurs de l’UE ont été témoins de distribution de riz à des prix trois à quatre fois inférieurs au prix du marché par les militants du RPT, riz connu sous le nom de « Riz Faure », dans les préfectures de KLOTO, KPELE, AGOU, DANYI et dans les préfectures de WAWA, AKEBOU, AMOU, KOZAH et BINAH.

• Pendant la campagne la Mission a observé une mobilisation des fonctionnaires dans le cadre de la campagne de Faure GNASSINGBE dans le GOLFE, le TONE, TANDJOUARE et CINKASSE, une utilisation de bâtiments publics dans le WAWA, AKEBOU, AMOU, l’attitude partisane de plusieurs préfets (région maritime, KARA ET SAVANES).

Ces points sont en contradiction flagrante avec les dispositions du code électoral notamment en ses articles 89 et 91 et les règles déontologiques en vigueur applicables aux fonctionnaires concernés.

II.2 Sur la disparité de traitement des candidats ;

• La TVT et Radio Lomé ont consacré à la mouvance présidentielle jusqu’à 96% de temps de parole. Ce qui viole les articles 94 et 188 du Code Electoral.

II.3 Sur la préparation du scrutin ;

• L’absence de données démographiques fiables a rendu difficile la vérification de l’âge et de la nationalité des personnes inscrites au fichier électoral, ainsi que les données sur les personnes décédées.

• Les délais trop courts n’ont pas permis une vérification entière du fichier électoral.

• La révision du fichier électoral a suscité de profonds désaccords tant dans son organisation que dans les résultats produits. Le 25 janvier, six aspirants candidats et trois partis politiques ont signé une déclaration commune demandant entre autres, la reprise des opérations de révision des listes en vue de garantir un fichier électoral fiable.

• Les données brutes de la révision des listes ont révélé une progression d’environ 320 000 nouveaux inscrits soit environ 10% du fichier électoral . Ces nouveaux inscrits sont localisés pour 42% dans le nord, fief électoral du RPT, tandis que les nouveaux inscrits dans le sud représentent presque 30% et 27% dans le centre. Ce contraste a alimenté le déficit de confiance des partis politiques de l’opposition dans la confiance de l’intégrité du processus de révision des listes électorales.

• Les observateurs ont rapporté des cas d’enregistrement de mineurs dans la région de Kara et des Savanes, ainsi qu’un problème de non respect des procédures d’identification des candidats à l’inscription sur les listes par le recours important au témoignages des chefs traditionnels.

• Les interlocuteurs de la MOE UE ont tous souligné le manque de sensibilisation de l’électorat sur les lieux, dates et modalités de la révision des listes.

• Le guide du membre du bureau de vote n’a été imprimé qu’à 17 000 exemplaires au lieu de 35 560 nécessaires.

II.4 Sur l’organisation et le fonctionnement des CELI et de la CENI, organes essentiels pour la surveillance des opérations électorales et la compilation des résultats ;

• Les difficultés du dialogue au sein de la CENI ont entraîné plusieurs retards dans la gestion du calendrier électoral. Les membres de l’opposition de la CENI ont suspendu leur participation à la CENI du 11 au 15 février.

• La gestion de points importants de l’administration a été laissée à la discrétion du seul président de la CENI.

• Dans une communication officielle du 30 octobre 2009, la CENI a annoncé sa décision de ne pas procéder à une révision complète, mais à une mise à jour du fichier électoral 2007.

• En réponse aux doutes, la CENI a procédé à une opération de révision le 31 janvier dans 115 centres de révision sur 3 571.

• La gestion fortement polarisée des affaires courantes de la CENI a donné lieu à une paralysie systématique de la plénière, entraînant plusieurs retards dans la gestion du calendrier électoral et a conduit à des prises de décisions unilatérales et non transparentes par le président de la CENI.

• Les membres de 11 CELI sur 35 se sont plaints d’un manque de collaboration et d’accès à l’information.

• Durant la phase préparatoire plusieurs membres de la CENI ont regretté l’absence de réactions de la CENI face à leurs requêtes.

• A quelques jours des élections, les membres de la CENI n’ont pu s’entendre sur un mode d’authentification consensuel des bulletins au moment du vote.

II.5 Sur l’organisation des bureaux de vote et le déroulement des opérations électorales ;

• La pratique légale du vote par procuration a été de nature à permettre le vote multiple.

• Le vote par dérogation a ouvert des possibilités de votes multiples, les noms des personnes ayant voté n’ont pas été retranchés des listes électorales de leurs bureaux de vote de rattachement.

• L’UE a noté que dans plus d’un tiers des bureaux, les traces d’encre indélébile sur le doigt des votants n’ont pas été vérifiées.

• Sur les 50 bureaux de vote observés la mission de l’UE a noté 4 132 votants par dérogation et 628 procurations sur un total de 6 018 observés.

• La conduite des opérations électorales a été évaluée négativement dans plus de 15% des bureaux observés. Les problèmes ont été concentrés dans les régions des SAVANES et de la KARA où les procédures encadrant le vote par dérogation et le vote par procuration n’ont pas été toujours respectées. A titre d’exemple, dans le bureau 3-07-03-04-D, de la KOZAH, la grande majorité des électeurs ont voté par dérogation et étaient porteurs d’une procuration. Plus inquiétant, la majorité des procurations étaient incomplètes puisque le nom du mandant et sa signature manquaient, de même que le numéro du bureau de vote du mandant et du mandataire. Sur 322 votants, 245 étaient porteurs de procuration.

• La qualité des scellés n’était pas optimale.

• La mise en œuvre de la directive de la CENI sur le recensement des résultats des votes par les CELI a entraîné le recours à l’expertise, la technologie et le matériel de deux sociétés privées. Malheureusement, le président de la CENI n’a pas veillé à ce que la technologie mise en œuvre soit expliquée. La note aux membres de la CENI exposant les modalités du recensement général des votes à la CENI n’a pas été discutée en séance plénière et n’a été signée par le président de la CENI que le 4 mars 2010 à 23 heures. Il en a été de même pour la directive détaillant la procédure de transmission des données par connexion internet via satellite.

II.6 Sur les déclarations publiques de nature à semer le trouble de l’opinion ;
• L’ancien ministre de la justice Foli-Bazi Katari proche de Faure GNASSINGBE a déclaré le 21 février que Faure GNASSINGBE resterait au pouvoir quels que soient les résultats de l’élection.

III- DE L’ENSEMBLE DES CONSIDERANTS

Considérant, que La Mission d’observation de l’Union Européenne, a relevé pas moins de 27 points de litige, survenus tant dans la phase préparatoire du scrutin, que dans le déroulement de celui-ci,

Considérant, les contestations portées sur la base de constats d’irrégularités par certains membres de la CENI, lors des opérations de compilation des résultats,
Nous demandons à la Cour de prononcer l’annulation pure et simple du scrutin du 4 Mars 2010, conformément aux dispositions du 5ième Chapitre du Titre IV du Code électoral.

Veuillez agréer Monsieur le Président, l’expression de nos sentiments les meilleurs.

[Sources : Togosite.com, Gnim Atakpama (jounaliste), Mo5-togo ]

Crédits photos : Gnim Atakpama

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 10/03/2010

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