Petite chronologie de l'autogestion au Québec

9 novembre 2025 | Valérie Beauchamp, Isabelle Bouchard, Samuel Raymond

1945

L'imprimerie coopérative Harpell – Sainte-Anne-de-Bellevue

Considérée par plusieurs comme l'ancêtre du mouvement autogestionnaire au Québec, c'est en 1945 que l'imprimerie devient une coopérative de travail pendant près de 50 ans. À son plus fort, elle réunit près de 300 membres travailleurs·euses.

1947

Le village de Guyenne ou « la petite Russie » – Abitibi

En 1946 est mis en place une formule de colonisation du territoire qui mènera à la création d'un village où les décisions se prennent collectivement par les hommes, « les Pionniers de Guyenne ». En 1969, les femmes, après plusieurs années de luttes, sont admises aux assemblées politiques.

1968

La Clinique communautaire Pointe-Saint-Charles – Montréal

Des étudiant·es en médecine et en sociologie du quartier se mobilisent pour créer une clinique médicale populaire avec une approche basée sur les déterminants sociaux de la

1975

Le Centre de santé des femmes de Montréal – Montréal

Le CSF vise une prise en charge par les femmes de leur santé physique et mentale. Un organisme central dans les luttes pour la légalisation de l'avortement et un des premiers lieux au Québec où il est pratiqué.

1970 à 1980

Le projet du JAL – Témiscouata

Le projet du JAL nait au cours du mouvement des Opérations Dignité et réunit quatre villages : St-Juste-du-Lac, Auclair, Lejeune et Lots-Renversés. Portés par les principes d'action « animation-formation-développement », ces villages inventeront un modèle original de développement territorial, communautaire et autogéré.

1974 à 1982

L'usine Tricofil – Saint-Jérôme

Dans les années qui précèdent l'ouverture de Tricofil, l'usine Regent Mills Knitting (1916-1974) était déjà animée par l'un des syndicats les plus combatifs de l'époque. En 1972, l'occupation de l'usine par des centaines de travailleur·euses marque un point tournant dans ce qui deviendra Tricofil. Cette expérience autogestionnaire est considérée par certains comme la plus grande expérience autogestionnaire au Québec.

1975 à 2006

Éditions coopératives Albert Saint-Martin – Montréal

Maison d'édition autogérée offrant des ouvrages critiques sur la société québécoise. Elles portent le nom de l'un des pionniers du socialisme au Québec.

1985

L'usine de pneu Uniroyal/Servaas - ville d'Anjou

De 1972 à 1985, les luttes des travailleurs de l'usines ont graduellement pavé la voie vers l'autogestion. Suite à la fermeture de l'usine en 1985, les travailleurs ont formé une coopérative de travail (Société coopérative ouvrière de production de caoutchouc, SCOPCAT).

2018

Le Bâtiment 7 – Montréal

De 2003 à 2016, des groupes citoyens se mobilisent pour s'approprier un bâtiment appartenant anciennement au CN. Ce projet se concrétise en 2018 et se veut un espace communautaire autogéré par les différentes organisations qui l'occupent. La structure est ouverte à la communauté à travers plusieurs instances démocratiques.

2003 à 2020

Le café Coop Touski – Montréal

Cette institution phare du quartier Centre-Sud de Montréal a tissé les jalons d'une grande histoire de bouffe, de micro-culture, de grands rêves, mais surtout d'autogestion. On comptera plus d'une centaine de personnes salariées.

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