GUADELOUPE : An nou woupwan chimen a la lit !

Bruno Gouteux - 17/11/2010
Image:GUADELOUPE : An nou woupwan chimen a la lit !

GREVE GENERALE RECONDUCTIBLE LE 14/12/2010
14 Décembre 2010

Le 26 octobre 2010, sé té on lyannaj vayan des peuples et des travailleurs des dernières colonies de la France, contre la pwofitasyon.

Nous étions très nombreux à marcher, à dénoncer, à fraterniser, a bokanté dans les rues de Pointe-à-Pitre le 26 Octobre dernier, an lyannaj avè Martiniken é Giyanè.

Nous pouvons être fiers de notre mobilisation, fiers d’avoir pu réaliser encore une fois une
démonstration de force face à les YO : exploiteurs capitalistes, pouvoir et lobbies coloniaux.

Et, c’est là le principal enseignement de notre rendez-vous du 26 Octobre 2010 : un an et demi
après nos 44 jours, de grève et de mobilisation générales, une fraction importante des travailleurs
et de la population a exprimé avec force et avec LKP son mécontentement dans les rues.
Wi, nou, jènn é vyé, avoté é matrité, nous sommes maintenant debouts face aux pwofitan, qui
nous oppriment, nous colonisent, nous exploitent. Et par notre lutte depuis près de deux ans, nous
prouvons bien que konplo a nèg pa konplo a chyen et que nous sommes décidés à changer notre
sort nous-mêmes, en comptant sur nos propres forces, sur notre propre détermination, sur notre
conscience et sur la montée de notre esprit de révolte.

Le renforcement de cette lutte, parmi les travailleurs, les couches pauvres et l’ensemble du peuple
opprimé doit nous permettre d’entrevoir « ansanm ansanm » un autre avenir pour notre pays et
pour notre peuple.

A ce moment de notre histoire bien évidemment, il nous reste encore à travailler pour plus de
solidarité. Il nous reste à mieux comprendre, à dénoncer et à refuser les mécanismes qui ont
garanti aux pwofitan leurs rentes de situation et l’organisation même de toutes les formes
d’exploitation, source de leur richesse, pendant autant d’années ainsi que les points d’appui sur
lesquels ils fondent leurs pouvoirs.

Il nous reste aussi à trouver comment dire à cette représentation politique, dite légitime, et à ceux
qui les entretiennent, les capitalistes profiteurs, tan a mitan fini, tan a tanmi rivé !

Non, les difficultés des entreprises guadeloupéennes ne s’expliquent pas par l’étroitesse des
marchés, ni par la faiblesse de leur encadrement et encore moins du fait du soi disant peu de
productivité des salariés…mais relèvent d’une volonté politique et économique de les maintenir
sous la dépendance des Banquiers, des békés de l’Import-Distribution et des politiciens détenteurs
des marchés publics ;

Non, la Route du rhum, depuis 1978 et après 9 éditions en 20 ans, n’est pas un tremplin pour notre
pays mais un vaste show politico-commercial avec pour scène de théâtre, la Guadeloupe, show qui
garantit aux multinationales de l’hôtellerie et du nautisme, aux supermarchés, aux sponsors, leur
rayonnement et la prospérité de leur Business. Sinon le niveau de l’emploi des hommes et des
femmes de ces secteurs se serait développé ou au moins stabilisé. Et pourtant, malgré la route du
rhum, ce sont plusieurs dizaines d’entreprises qui ont fermé : la ferme de Campêche, Procidex,
mais surtout les hôtels Kalenda, Arawak, Plantation Sainte-Marthe, Callinago, Marissol, Hamac,
Anchorage, ….

Non, le chômage imposé à plus de 60 000 nonm é fanm et à 60% des jeunes de moins de 25 ans,
l’échec scolaire, le développement de l’obésité, les maladies invalidantes comme le diabète et
l’hypertension artérielle, la mortalité liée aux AVC, la dengue, la tuberculose, la leptospirose, la
drogue ne sont pas dus à la faillite des parents, à la fainéantise des jeunes, à notre
appauvrissement culturel mais c’est le prix que nous payons à l’exploitation capitaliste et coloniale,
au laisser aller général et au « je m’en foutisme » de ceux qui prétendent nous diriger.

Enfin Non, Non et Non, le projet de société des Gillot et Lurel à quelques mois des sénatoriales,
cantonales et présidentielles, n’est pas notre rendez-vous mais un vèglaj, le même qui nous flashe
à chaque fois que notre peuple se réveille, de façon à ce que nous soyons encore des milliers à leur
confirmer les mandats qu’ils occupent et qui les autorisent à nous couillonner, nous mépriser et à
nous diviser.

Ce sont là quelques uns des messages que nous avons postés le 26 Octobre 2010….

Yo byen konprann, yo anrajé kon kong !

Eux, les YO, capitalistes, békés, Etat, Collectivités locales, CCI, qui avaient misé sur l’implosion du
LKP, qui ont mené campagne pour nous mettre sur le dos tous les maux dont souffre ce pays de
Guadeloupe, maux qu’ils ont par ailleurs constamment entretenus, Yo pran on bèl kapikèt.

Et le Préfet Fabre s’est senti blessé…et devient menaçant…Il nous promet plus de condamnations
pour les syndicalistes, plus de manblo dans les kat chimen et aux YO, il leur assure plus de liberté
pour licencier…

Ils ont décidé de ne pas laisser ce paradis de Guadeloupe, cette destination de rêve peuplée de
cocotiers, qui leur procure bien des plaisirs, aux mains des Lkpistes…

Malè pou Yo !!! Tan a Mitan fini… !!! Tan a Tanmi Rivé …. !!!

Travailleurs, Peuple guadeloupéen, depuis le 04 Mars 2010, date de la signature de notre accord
général, nous avons réclamé 8 fois la réunion du Comité de Suivi prévu à l’article 165 du
protocole ; nous avons manifesté les 1er mai et le 3 octobre 2009, puis les 9 janvier, 1er mai et 26
octobre 2010 pour exiger son entière application.

Plutôt que de nous répondre, ils ont rouvert les vannes de la pwofitasyon :

• Esans ka ogmanté, BINO pa apliké, lisansiman é amand ka tonbé si do a travayè,
• Uisiyé ka kouri dèyè do a ti antrèprènè,
• Adan lékòl…pani mèt lékòl,
• Jaden annou ka prospéré asi bato é asi pòw jarry,
• Lontan plis nonm é fanm Gwadloup ka kontiniyé ba lari chènn, pentiré syèl é révé èvè El Diablo,
• Yo ka ban nou on jouné pou palé Lang kréyòl annou

En somme, la Guadeloupe antotyé é Pep Gwadloup an tòch. Alors, nous avons quand même le
droit de dire CA SUFFIT ! Nous avons quand même le droit de décider de poursuivre, de renforcer
et d’amplifier notre combat jusqu’à la grève générale reconductible.
Nou vlé pou Bon…

• L’application intégrale de l’Accord Bino négocié de haute lutte avec le patronat, le respect
par l’Etat et les collectivités des clauses de l’accord dont ils sont cosignataires, c’est-à-dire
l’augmentation réelle des salaires des travailleurs concernés par cet accord.
• Le respect de toutes les dispositions de notre accord du 04 Mars 2010
Nou vlé osi…
• L’arrêt de la répression anti-syndicale qui frappe les dizaines de militants syndicaux,
tracassés, traînés devant les tribunaux du pouvoir colonial qui entend se venger de la grève
générale de Février- Mars 2009
• L’arrêt de l’obligation pour les militants syndicaux de devoir donner leur ADN, ce que les
militants de l’UGTG refusent, et avec raison !
• Le retrait de la loi sur les retraites qui est une attaque inacceptable contre l’ensemble des
salariés et une attaque plus grave encore contre les femmes !
• La prise de mesures pour mise en sécurité sanitaire du Peuple de Guadeloupe (chlordécone,
dengue etc..) et le dédommagement des victimes économiques du Chlordécone (Agrikiltè,
Péchè)
• La titularisation de tous les travailleurs en contrats précaires,
• L’augmentation générale des salaires, pour palier l’augmentation effrénée du coût de la vie, et en particulier l’augmentation des salaires les plus bas.
• La débaptisation de tous les lieux-dits portant des noms d’esclavagistes, de criminels, de
racistes au profit des noms glorieux d’esclaves marrons, révoltés ou de noms évocateurs de
la lutte anti-esclavagiste, anticolonialiste, anticapitaliste des travailleurs et du peuple noir,
indien ou blanc de notre pays.

LKP appelle l’ensemble du peuple, travailleurs, artisans, agriculteurs, pêcheurs, femmes, jeunes,
chômeurs, handicapés, personnes âgées, dans les jours qui viennent à intervenir directement, à
discuter, à échanger, à débattre. Nous les appelons à organiser dans les entreprises, des
assemblées générales, dans les quartiers, les communes des comités, des groupes de discussion,
des lieux de « lyannaj a pawol ». Ils pourront ainsi faire émerger leurs revendications les plus
urgentes et leurs aspirations pour leur propre devenir.

Les petites entreprises l’ont bien compris et nombre d’entre elles soutiennent le LKP car elles
savent qu’il s’agit d’un mouvement pour changer la vie et la donne économique dans notre pays.

Dans ce système d’économie de plantation, qui s’appuie sur des rentes de situation de monopole,
des abus de position dominante, elles doivent se contenter de sous-traitance et croulent sous le
poids des dettes fiscales, sociales et impôts de toute sorte. Pour elles non plus, il n’y a pas d’avenir
dans ce système bloqué.

LKP appelle l’ensemble de ces petites entreprises à continuer la lutte
pou pwofitasyon pa chouké an péyi an nou.

WOULO POU LA GREVE GENERALE RECONDUCTIBLE,
à compter du 14 Décembre 2010

La grève générale reconductible, pour être effective, ne peut prendre sa source que dans une
volonté réelle des travailleurs de s’engager dans la lutte, en connaissance de cause, en affirmant
leur détermination à consentir pour cela les sacrifices nécessaires. Seule une intense préparation,
une réelle discussion, large, au sein de toute la classe des travailleurs salariés menées à l’intérieur
de toutes les entreprises, permettra de faire apparaître chez les travailleurs une véritable volonté
de lutter tous ensemble.

LKP attend des signataires de l’accord du 4 mars le suivi des dossiers en cours et la reprise
des négociations conformément à l’article 165 du protocole.
Le LKP reste ouvert à la discussion, la concertation et la négociation.
E pon moun pa vini di nou : nou ka pwan péyi la an otaj
Travayè, Pèp Gwadloup : Annou Woupwan chimen a la lit

Participons massivement à tous les meetings et mouvements d’action de
masse organisés par le LKP :

Meetings (à 19h00)

Mardi 16/11/ : Petit Bourg – douvan lanméri Mardi 30/11 : Petit Canal - an bou la
Vendredi 19/11 : Saint François – plas légliz Vendredi 3/12 : Basse Terre – douvan la pòs
Mardi 23/11 : Gourbeyre – douvan lanméri Mardi 7/12 : Gosier – an bou la
Samedi 27/11 : Grand Bourg – douvan lanméri Vendredi 10/12 : Pointe Noire –Anlè plas mawché
Lundi 13/12 : An bik a LKP – Mityalité Lapwent.
Mewkrèdi 17 novanm é Jédi 18 Novanm : SONJE CHARLES-HENRI SALIN
Mewkrèdi 17 novanm : 19h00 - Bik a AKIYO – Chauvel
Bokantaj a pawòl
Jédi 18 novanm : 19h Bik a AKIYO – Chauvel
Déboulé avè Mouvman Kiltirèl – dépôt de gerbe sur le lieu de l’assassinat
Dimanch 5 désanm : 2 lanné LKP vwè jou
9h00 : Liyannaj a Pawol - Sainte Anne - Déklarasyon Souvrennté Kiltirel Gwadloup

MAWDI 14 désanm 2010 : Nou ka pwan balan avè LKP
Tout moun an lari la

WOULO POU GRÈV JÉNÉRAL

« LA GWADLOUP SE TAN NOU, LA GWADLOUP A PA TA YO »

L.K.P, Lapwent, le 04.11.10

<bitin1>

Bruno Gouteux est journaliste et éditeur —Izuba éditions, Izuba information, La Nuit rwandaise, L’Agence d’Information (AI), Guerre Moderne, Globales…—, consultant —Inter-Culturel Ltd— et dirige une société de création de sites Internet et de contenus —Suwedi Ltd.

Il est engagé dans plusieurs projets associatifs en France et au Rwanda : Appui Rwanda, Distrilibre, Initiatives et Solutions interculturelles (ISI), le groupe Permaculture Rwanda, Mediarezo

 17/11/2010

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