L’Appel de Niono contre le nucléaire en Afrique

Thomas T. - 9/12/2011
Image:L'Appel de Niono contre le nucléaire en Afrique

10ème Forum des peuples à Niono contre le G20
Pour l’abolition des armes Nucléaires

L’Appel de Niono contre le nucléaire en Afrique et pour l’abolition des armes Nucléaires

L’explosion récente de la centrale de Fukushima au Japon en 2011 remet à l’ordre du jour la question du nucléaire et de l’uranium en Afrique.

L’Afrique ne saurait être indifférente à cette situation compte tenu du fait qu’elle participe activement à l’industrie du nucléaire en raison des nombreux gisements d’uranium dont la nature la pourvue.

Pour les peuples africains présents au 10ème Forum des peuples à Niono contre le G20 réuni à Cannes, Fukushima est un funeste rappel des nombreuses conséquences sur les populations africaines de l’exploitation de l’uranium.

Pour alimenter les centrales nucléaires et les programmes d’armement nucléaire dans différentes parties du monde, les peuples du Niger, du Mali, de la Guinée, d’Afrique du sud, de la République Démocratique du Congo, de la Namibie etc. sont sacrifiés au pilori de la quête perpétuelle de profit du système capitaliste.

Les peuples africains voient la terre de leurs ancêtres accaparée, leurs maisons et forêts détruites par les industries européennes, américaines et chinoises, suite aux accords signés par leurs gouvernements qui ont pourtant ratifié le traité de Pelindaba. Les radiations et la pollution des espaces ne sont jamais pris en compte dans les coûts d’exploitation des gisements d’uranium en Afrique. Les effets nocifs et radioactifs durables sur la santé des ouvriers, en particulier, et sur la population, en général, sont reportés à la charge des États Africains, qui pourtant ne bénéficient que de très peu des ressources financières issues de l’exploitation de ces gisements suite aux accords néo coloniaux qui les lient avec les pays du Nord et en particulier la France et la Chine.

Non satisfaites d’exploiter les mines africaines, les multinationales du Nord profitant de la crise énergétique que traversent beaucoup de régions africaines suite à la faillite des grands projets de barrages financés par la Banque mondiale en Afrique, en viennent à proposer la construction de centrales nucléaires en Afrique au détriment de projets d’énergies renouvelables et socialement viables. Les peuples africains réunis à Niono condamnent ces projets budgétivores.

En outre La course aux armements alimentée par les pays détenteurs des armes nucléaires et leurs alliés est également un des obstacles à l’affectation des ressources des nations africaines à des dépenses pour le bien être des populations.

Les peuples africains réunis au forum des peuples à Niono au Mali :

- Réaffirment leur opposition au développement de tout projet nucléaire en Afrique à toutes fins qu’elles soient civiles ou militaires

- soutiennent la campagne pour l’abolition des armes nucléaires initiées par le réseau ICAN ;

- Demandent aux États africains de prendre des mesures pour l’arrêt de la production de toutes les armes de destruction massive afin de protéger les Hommes et la nature ;

- Demandent la mise sur pied d’une commission indépendante de l’UA pour estimer les conséquences sur l’environnement de l’exploitation de l’uranium dans les pays africains ;

- Demandent la fin de tous les accords néo-coloniaux sur l’exploitation de l’uranium et dérivés en Afrique qui sont contraires aux intérêts des populations ;

- Exigent la mise en place au niveau mondial d’un fond pour le développement d’énergies renouvelables et socialement viables en Afrique, en lieu et place d’énergies nucléaires, sans recours aux prêts de la Banque Mondiale ;

- Demandent aux pays africains disposant de gisements d’uranium de prévoir à terme des projets pour sortir leurs économies de la dépendance de l’exploitation de cette ressource afin de mettre fin aux dommages environnementaux que cela occasionne ;

- Appellent les Etats africains à légiférer au sein de l’Union Africaine contre l’exploitation des gisements d’uranium sur le continent ;

- Exigent des réparations de la part des multinationales et des pays du Nord pour les dommages environnementaux, causés par cinquante ans d’exploitation de l’uranium sur le continent, qui constituent une dette écologique vis-à-vis des peuples du Sud ;

- Exigent des indemnités au titre de réparation pour tout-e-s les ouvrier-e-s irradié-e-s et victimes du non respect des normes réglementaires d’exploitation dans les gisements d’uranium ;

- Appellent à la fermeture immédiate des usines de fabrication d’armes et leur reconversion vers une production à des fins socialement utiles ;

- Demandent à tous les pays africains qui ne l’ont pas encore fait de signer et ratifier rapidement le Traité de Pelindaba instituant l’Afrique zone exempte d’armes nucléaires ;

- Demandent que dans la même logique les gouvernements africains s’engagent concrètement en faveur d’un traité d’abolition des armes nucléaires.

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