Mini-books, grandes idées !

Bruno Gouteux - 24/09/2012
Image:Mini-books, grandes idées !

Une collection de livres à 1€ !
Petits livres pour pensées libres...

Une série de recueils de textes et de citations méconnus, d’auteurs parfois mal connus...

Venez découvrir ces quinze petits livres sur leur présentoir de carton à la librairie Lady Long Solo, à Paris (38 rue Keller, 11e).

Prix de chacun de ces livres : 1€

Nous ne pouvons que vous conseiller de lire la Charte du Mandéen, monument du droit africain et première déclaration de droits à valeur juridique dans l’histoire de l’humanité établie autour de Soundjata Keïta dès 1222 et réunis grâce aux travaux de l’ethnologue et historien Youssouf Tata Cissé.

On trouve donc dans cette charte rien de moins que la mise en avant et l’inscription dans les principes devant régir les rapports humains des règles telles que « le respect de la vie humaine », « la liberté individuelle », « la justice et l’équité », et « la solidarité ».

« En prenant le parti de lutter contre ce qui lui apparaît comme la racine des conflits, l’esclavage, elle identifie la violence des situations comme précédant la violence de la guerre. L’esclavage était devenu courant en Afrique de l’Ouest. Selon les transcripteurs de la charte du Manden l’abolition de l’esclavage fut une œuvre maîtresse de Soundiata Keïta et de l’Empire du Mali. » (Wikipedia)

Notre sélection parmi ces 15 premiers « Mini Books » :

JPEGLa Charte du Mandéen

Monument du droit africain et première déclaration de droits à valeur juridique dans l’histoire de l’humanité établie autour de Soundjata Keïta dès 1222 et réunis grâce aux travaux de l’ethnologue et historien Youssouf Tata Cissé.

En 1222, alors que l’Afrique de l’Ouest se vide de ses hommes, Soundjata Keïta et les chasseurs font le serment d’abolir l’esclavage du territoire et des mentalités.

Voici la première déclaration des droits humains, conservée par la tradition orale et parvenue à nous grâce aux travaux de l’historien ethnologue Youssouf Tata Cissé.


JPEGLa France coloniale

Vous connaissiez la lamentable tentative de manipulation de l’Histoire que constituait l’article 13 de la loi française n° 2005-158 du 23 février 2005 (notamment la controverse sur « le rôle positif » de la colonisation introduit par un amendement du député UMP, Christian Vanneste). Vous n’avez pas le temps ou le loisir de vous plonger dans les 343 pages du livre d’Olivier le Cour Grandmaison, « Coloniser, Exterminer - sur la guerre et l’état colonial » (Fayard, 2005).

Pour 1€, pénétrez la pensée coloniale, avec ce Mini-book, La France coloniale :

« L’extermination est le procédé le plus élémentaire de la colonisation. »
Adrien de Gasparin (1835)

La Charte du Mandéen (dans l’une de ses présentations)

Acheter la Charte du Mandéen (1€) et gardez la en poche (c’est l’avantage du format Mini Books) à destination des afro-sceptiques et autres « dénigreurs » de l’Histoire et des cultures africaines !

1. Les chasseurs déclarent :
Toute vie (humaine) est une vie.
Il est vrai qu’une vie apparaît à l’existence avant une autre vie,
Mais une vie n’est pas plus “ancienne”, plus respectable qu’une autre vie,
De même qu’une vie n’est pas supérieure à une autre vie.

2. Les chasseurs déclarent :
Toute vie étant une vie,
Tout tort causé à une vie exige réparation.
Par conséquent,
Que nul ne s’en prenne gratuitement à son voisin,
Que nul ne cause du tort à son prochain,
Que nul ne martyrise son semblable.

3. Les chasseurs déclarent :
Que chacun veille sur son prochain,
Que chacun vénère ses géniteurs,
Que chacun éduque comme il se doit ses enfants,
Que chacun “entretienne”, pourvoie aux besoins des membres de sa famille.

4. Les chasseurs déclarent :
Que chacun veille sur le pays de ses pères.
Par pays ou patrie, faso,
Il faut entendre aussi et surtout les hommes ;
Car “tout pays, toute terre qui verrait les hommes disparaître de sa surface
Deviendrait aussitôt nostalgique.”

5. Les chasseurs déclarent :
La faim n’est pas une bonne chose,
L’esclavage n’est pas non plus une bonne chose ;
Il n’y a pas pire calamité que ces choses-là,
Dans ce bas monde.
Tant que nous détiendrons le carquois et l’arc,
La faim ne tuera plus personne au Manden,
Si d’aventure la famine venait à sévir ;
La guerre ne détruira plus jamais de village
Pour y prélever des esclaves ;
C’est dire que nul ne placera désormais le mors dans la bouche de son semblable
Pour allez le vendre ;
Personne ne sera non plus battu,
A fortiori mis à mort,
Parce qu’il est fils d’esclave.

6. Les chasseurs déclarent :
L’essence de l’esclavage est éteinte ce jour,
“D’un mur à l’autre”, d’une frontière à l’autre du Manden ;
La razzia est bannie à compter de ce jour au Manden ;
Les tourments nés de ces horreurs sont finis à partir de ce jour au Manden.
Quelle épreuve que le tourment !
Surtout lorsque l’opprimé ne dispose d’aucun recours.
L’esclave ne jouit d’aucune considération,
Nulle part dans le monde.

7. Les gens d’autrefois nous disent :
“L’homme en tant qu’individu
Fait d’os et de chair,
De moelle et de nerfs,
De peau recouverte de poils et de cheveux,
Se nourrit d’aliments et de boissons ;
Mais son “âme”, son esprit vit de trois choses :
Voir qui il a envie de voir,
Dire ce qu’il a envie de dire
Et faire ce qu’il a envie de faire ;
Si une seule de ces choses venait à manquer à l’âme humaine,
Elle en souffrirait
Et s’étiolerait sûrement.”
En conséquence, les chasseurs déclarent :
Chacun dispose désormais de sa personne,
Chacun est libre de ses actes,
Chacun dispose désormais des fruits de son travail.
Tel est le serment du Manden
A l’adresse des oreilles du monde tout entier.

Bruno Gouteux est journaliste et éditeur —Izuba éditions, Izuba information, La Nuit rwandaise, L’Agence d’Information (AI), Guerre Moderne, Globales…—, consultant —Inter-Culturel Ltd— et dirige une société de création de sites Internet et de contenus —Suwedi Ltd.

Il est engagé dans plusieurs projets associatifs en France et au Rwanda : Appui Rwanda, Distrilibre, Initiatives et Solutions interculturelles (ISI), le groupe Permaculture Rwanda, Mediarezo

 24/09/2012

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