Non à l’usage illégal de la force destructrice de l’Afrique

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Afrique - Occident
Par Mamavi Sylvain ATTIGLAH

L’Afrique des peuples, L’Afrique aux peuples africains.

S’appuyer sur la fraternité des peuples africains pour trouver une solution à la crise ivoirienne.

L’Organisation des Nations Unies (ONU) est née du plus grand désastre humanitaire causé par la bestialité et l’absurdité de l’homme. Les souffrances humaines qui en découlèrent n’ont épargné aucune partie du globe.

Des millions de vies humaines ont été détruites. Sa Charte, témoignage vivant, interpelle chacun d’entre nous du lever au coucher du soleil et ce n’est pas un hasard si son Préambule débute par ces mots d’une grande et grave solennité : “Nous, Peuples des Nations Unies – Résolus – A préserver les générations futures du fléau de la guerre qui deux fois en l’espace d’une vie humaine a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances.”

Loin de nous toute prétention académique, nous n’avons d’ailleurs pas de quoi en prévaloir mais en nous fondant sur les Relations Internationales, notre domaine de formation/spécialisation et en tant qu’Africain, le devoir nous impose de rappeler aux Pays Membres du Conseil de Sécurité- Non Permanents comme Permanents ( Chine ; Etats-Unis ; France ; Grande Bretagne et Russie) qu’il leur faudra toujours remonter l’histoire chaque jour que Dieu fait entre 1939 -1945 pour se convaincre qu’aucun Etat Membre ne peut et ne doit jamais se servir des Nations Unies pour promouvoir et/ou inciter à la guerre. La crise ivoirienne risque à notre humble avis de faire faire à notre Organisation planétaire le pire de ses faux pas depuis sa création.

Nous en appelons à la conscience humaine et lançons un Appel de notre bien petite voix anonyme au Secrétaire Général afin qu’il prenne toutes les dispositions pour que l’âme et l’esprit de l’Organisation des Nations Unies demeurent à jamais préserver pour les générations futures.

Les peuples africains s’opposent à la destruction de la Côte d’Ivoire partant de l’Afrique à travers l’usage de la force qui se profile à l’horizon. Les peuples africains adhèrent et /ou souscrivent entièrement à l’Idéal de liberté, mère de la démocratie et de l’Etat de droit, et partant de paix. La destruction de la Côte d’Ivoire avec le risque de “somalisation ou de soudanisation” n’est pas le choix des peuples africains. Il est le choix de certains pays occidentaux à stratégie de Domination, stratégie de destruction et de la main mise sur les richesses du sous-sol (minérale, minière et agricole) du continent africain. Et pour cause, le demi-siècle de ce 21ième siècle de “reclassification des puissances” sera l’objet de grands bouleversements mondiaux où lentement mais sûrement l’Occident devra, toute chose égale par ailleurs, céder la place à l’Orient, en l’occurrence l’Asie et ses pays émergents et la Fédération Russe).

De tels bouleversements ne seront pas sans impact sur l’Afrique et si notre continent arrive à se positionner comme il se doit, la fin de ce 21ième siècle verra une Afrique avec un grand nombre de pays émergents qui n’auront rien à envier à bien de pays de l’Occident dont la France. Notons au passage que la foi des peuples africains (peuples de haute spiritualité) en l’Idéal de liberté vient de leur foi dans le Créateur de ce monde qui est liberté et paix.

Nous avons annoncé et promis à travers nos articles/écrits précédents de présenter un dossier complet sur le thème : “PROGRAMME DE BLOCUS CONTINENTAL (AFRIQUE) -UN ACTE SANS PRECEDENT DANS LES RELATIONS INTERNATIONALES”.

Le Cas de la Côte d’Ivoire que nous vivons en ce moment n’est qu’un aspect, certes important du Blocus Continental de l’Afrique, mais croyez-le, le Programme dans son contenu global est bien plus grave et plus troublant, en un mot profondément destructeur pour le continent. Les peuples africains se doivent d’en prendre conscience et nous sommes convaincus qu’ils en sont conscients, seuls l’intelligentsia et les soi-disant hommes politiques africains l’ignorent et/ou feignent de l’ignorer. Si par ailleurs, nous avons délibérément choisi d’emprunter au 5ième Président des Etats-Unis d’Amérique James Monroe, les termes de sa doctrine “L’Amérique aux américains” en parlant de “L’Afrique aux peuples africains”, nous sommes loin de prôner une quelconque autarcie à la Monroe, nous parlons de la prise en main et/ou de la défense des intérêts de l’Afrique par les peuples africains dans le cadre de la coopération internationale et du rejet absolu de toute idée et/ou acte de Domination d’où qu’il viendra.

L’Occident, la France, l’Afrique et les peuples africains

Il y a des moments dans la vie des hommes où s’élever pour s’opposer au diktat peut paraître à certains un acte de folie ou un suicide surtout lorsqu’en tant africain, vous savez que vous n’avez aucun moyen de défense face aux puissances de l’Occident. Pour autant, même devant une mort certaine, nos convictions profondes et surtout notre foi dans le Créateur nous recommande de nous élever contre le diktat et nous opposer à la destruction de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique.

En fait, quelle que soit la puissance de certains pays de l’Occident, il s’agit de puissance humaine capable de détruire en Afrique de milliers de vies humaines terrestres mais une telle puissance destructrice passe sous forme de trace face à la Toute Puissance qui donne la vie en abondance. Nous ne sommes ni pro-Gbagbo, ni pro-ADO (Alassane Dramane Ouattara), nous sommes pro-Côte d’Ivoire, pro-Afrique, pro-paix en Afrique comme l’écrasante majorité des peuples africains.

Certes aux yeux de l’Occident dominateur, que valent l’opinion ou les voix des peuples africains. Pour la France, selon certains analystes avertis de l’Afrique, il est surtout question d’envoyer un signal très fort aux peuples africains que seuls les bons dictateurs seront tolérés et que tout espoir de démocratie et d’Etat de droit à visage nationaliste africain est terminé pour de bon et à jamais.

Heureusement, comme l’avait dit un Cardinal ivoirien, l’avenir de l’humanité est dans les mains de Dieu et de Dieu Seul. Qu’à cela ne tienne, les Chefs d’Etat Major des armées des 15 pays de la CEDEAO vont se réunir pour étudier le plan d’opération militaire préparé dans les Chancelleries occidentales et s’en serait fait de l’intégrité physique même de Gbagbo mais à quel prix ?

Au prix de la destruction de milliers de vies humaines sur fond de haine ethnique et de conséquences aujourd’hui imprévisibles mais sans aucun doute incalculables.

Enfin, au prix de la destruction du joyau que feu Président Félix Houphouët-Boigny (le bélier de Yamoussokro- paix à son âme) a laissé à ses concitoyens ivoiriens et à l’Afrique, nous voulons parler de la ville d’Abidjan. L’intégrité physique d’ADO aurait fait l’objet d’imminente destruction, nous aurons eu la même réaction et éprouvé le même sentiment d’impuissance, de souffrances intérieures, de révolte que de vives condamnations face à l’acte odieux dont les peuples africains seront les dernières et seules victimes. Nous connaissons les auteurs et c’est important.

Un autre constat important à méditer, des 15 Chefs d’Etat Major dont les armées seront mandatées pour aller détruire la Cote d’Ivoire dans les quelques jours à venir au nom de la démocratie et de l’Etat de droit, une dizaine de Chefs d’Etat au moins de ce groupe n’a jamais organisé d’élections transparentes et /ou démocratiques, ils ne sont au pouvoir que grâce aux massives fraudes électorales, l’intimidation et la destruction sous toutes ses formes, mais leur atout, ils sont de bons dictateurs, ceux par qui l’Occident et singulièrement le bonapartisme sarkozien de la France peut sévir sans impunité ou compte à rendre a personne. Le Cas de la Côte d’Ivoire dénote humainement parlant de la victoire du siècle de l’Occident à stratégie de Domination sur l’Afrique et les peuples africains.

La diplomatie française, la diplomatie américaine, l’ONU et son cadre légal d’intervention et/ou d’utilisation de la force, son droit et/ou devoir d’ingérence humanitaire.

-La diplomatie française

La grande ironie de la situation de la Côte d’Ivoire tient à la diplomatie chaotique de la France de ces deux ou trois dernières années du gouvernement Sarkozy et la Côte d’Ivoire de Félix Houphouët-Boigny est sur le point de payer un prix cher, bien cher.

Qui l’eût cru ou prédit ?

De tous les pères fondateurs des premières Républiques africaines, Félix Houphouët-Boigny, cet ancien Ministre du Général de Gaulle est sans aucun doute l’un des plus français et/ou francophones d’Afrique au côté d’un certain grammairien du nom de Léopold Seddar Senghor. Alors qu’il était Ministre dans le gouvernement chiraquien, Monsieur Sarkozy qui ne cachait pas ses ambitions présidentielles de passage à Cotonou (capitale économique du Bénin) fustigera la dictature togolaise et les élections frauduleuses qui venaient de s’y dérouler.

Un de nos aînés compatriotes qui réside également aux USA prit son téléphone et nous passa un coup de fil tout heureux : “Il nous dit, avec Sarkozy, tout va changer, les dictateurs africains doivent commencer par faire leurs valises”. Nous lui avons fait comprendre qu’il se trompe et que ce serait le même désastre. Une fois élu, Sarkozy parlera de partenariat et de la nécessaire maturité des Chefs d’Etat africains mais avec son ton dénudé de diplomatie, tollé général en Afrique francophone, mais nous trouvions ses propos bien venus et nous nous étions dits qu’il faut l’encourager en dépit du fait que la lecture que nous faisions de la stratégie de la politique française de l’Afrique ne soutenait pas les déclarations du Président français. Les faits sont là aujourd’hui et “têtus” comme disait Lénine.

Un grand sage d’Afrique, oecuméniste, homme de dialogue doublé d’un grand humaniste du nom de AMADOU HAMPATE BA disait : “En Afrique, lorsqu’un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle” De lui nous tenons également cette phrase : “Quiconque frappe orgueilleusement sa poitrine et se glorifie disant : Je sais, ne sait pas. S’il savait, il saurait qu’il ne sait”.

Oui, le grand sage a raison, nous savons que nous ne savons pas, avec toute l’humilité requise. Ceci dit, qu’il nous soit permis d’affirmer que la France sous Monsieur Sarkozy souffre d’incohérence et d’inconsistance sur le plan des relations internationales. C’est bien triste parce que la France a toujours été considérée comme la pièce maîtresse de la diplomatie internationale.

Voyez-vous, Monsieur Mitterrand n’a pas eu besoin d’étudier les sciences politiques ou les relations internationales, sa vie d’homme politique a été marquée par ses deux disciplines, les deux confrontations mondiales. Il est donc resté “gaulliste” quant à l’indépendance de la France et à sa place de choix de la diplomatie internationale.

De même, peu avant la fin de son second mandat, il nous souvient que Monsieur Chirac fit une déclaration sur un dossier international qui provoqua un tollé en Europe, mais nous sommes dits sur la base de sa position, le “bulldozer” du Président Pompidou, ce gaulliste bon teint connaît son pays et la 5ième République.

Notre féroce combat contre la politique mitterrandienne et chiraquienne de la France vient de leur soutien à la dictature en Afrique pour des raisons que nous avons évoquées dans nos écrits antérieurs et qui sont connues. Nous passons donc. Monsieur Sarkozy, il y a quelques mois de cela au siège de l’UE à Bruxelles opposait un véto à toute démocratisation des institutions togolaises, balayant ainsi d’un revers de main la volonté du peuple dans son choix exprimé de façon claire par les urnes en la personne du Président élu Jean-Pierre Fabre, c’était hier.

En nous référant aux récentes déclarations (AFP du 17/12/10 -Bruxelles) de Monsieur Sarkozy, le Président français sommait Monsieur Gbagbo de quitter “le poste qu’il occupe avant la fin de la semaine”, c’est aujourd’hui. Du Président Sarkozy, on peut se demander à quoi l’Afrique doit s’attendre demain ? Du fait du caractère délicat et brûlant de certains dossiers au niveau mondial et/ou international, nous passons.

Toutefois, nous voudrions dire à Monsieur Sarkozy et avec tout le respect dû à son rang et à son poste présidentiel, que la France est dotée d’Instituts de relations internationales et de sciences politiques de renom et qu’avant de se prononcer sur les dossiers internationaux, il serait bon qu’il consulte ses éminents spécialistes, professeurs et chercheurs. Il y va de la grandeur de la France.

-La diplomatie américaine

Nous nous sommes dit que pour traiter de la crise ivoirienne postélectorale, il faudrait absolument se garder de recourir tant au droit international qu’au droit constitutionnel pour se placer seulement dans le cadre de l’Idéal de liberté (démocratie et Etat de droit) et de la fraternité africaine.

Certaines clarifications s’imposent tout de même et nous tenterons d’être bref. Parlant donc de la diplomatie américaine, disons que les Africains sont en droit d’éprouver une légitime fierté de voir un des leurs aux plus hautes fonctions d’Etat de l’une de deux superpuissances militaires du monde, qui est de plus la première puissance économique actuelle du monde.

C’est tout à l’actif et à l’honneur de la vibrante démocratie, des institutions et du peuple américains. Ceci étant, il est important que les Africains réalisent que la diplomatie américaine ne saurait être personnalisée et/ou personnifiée car elle est à l’image de la Constitution du pays. Pour schématiser, disons que la diplomatie américaine est un moule avec deux cavités ou volets ; le premier volet est sécuritaire (militaire et/ou défense), le second volet est financier (symbolisé par Wall Street -La Bourse de New York-, le marché du meilleur et du pire).

Le premier volet a été un point d’obsession des Soviets (Staline) et a conduit à la course aux armements et à l’équilibre de la terreur dont les risques sont énormes pour l’humanité. Le premier de deux grands hommes d’Etat américains du 20ième siècle, le Président Franklin D. Roosevelt conscient d’un tel état de fait dut faire à Yalta de grandes concessions ou compromis au nom de la paix universelle. Le second grand homme d’Etat américain du même siècle a pour nom John F. Kennedy, mais nous passons pour l’heure. Le Général De Gaulle avec sa grande clairvoyance prit également conscience également de cette obsession soviétique et s’en est saisi pour le bien de la France tant avant Yalta qu’après Yalta. Sa phrase : “L’Europe de l’Atlantique à l’Oural” le résume bien.

Revenant au second volet du moule américain, le financier, il faut admettre qu’à ce jour la Chine est le pays qui l’a le mieux étudié et ils en ont tiré un grand profit au point de commencer par détenir les leviers de commande de l’économie américaine. La Chine connaît bien sa leçon d’émulation socialiste autant d’ailleurs que la théorie marxiste de la division internationale du travail. Karl Marx lui-même ne disait-il pas que : “La politique, c’est l’expression concentrée de l’économie” Tous ces éclaircissements pour dire à mes frères africains que la “jungle” de la diplomatie internationale ne s’embarrasse pas de sentiment ou de sentimentalisme, il nous faut en connaître les règles, les réalités souvent absurdes (intérêts financiers et instinct humain de domination) qui les soutiennent. Ceci m’amène à l’ONU et à son cadre d’intervention militaire ou de paix dans des Etats souverains que sont ces membres.

L’ONU : son cadre légal d’intervention et/ou d’utilisation de la force

Les grandes puissances du globe, surtout les cinq puissances mondiales – Membres Permanents - ont tous à des degrés divers utilisés l’ONU aux fins de leurs intérêts : idéologique pour l’empire soviétique d’antan, financiers pour l’Occident, surtout pour les pays à stratégie de Domination, enfin stratégique pour les deux groupes.

Il est donc temps que les soi-disant hommes politiques et autres dictateurs africains comprennent que lorsqu’on les pousse à détruire leur pays respectif et leur peuple, c’est aux fins des intérêts de l’Occident et non des leurs. La destruction programmée de la Côte d’Ivoire, partant de l’Afrique n’a rien à voir avec nos respectables Messieurs Bédié, Gbagbo ou Ouattara (ADO), encore moins avec les avancées démocratiques en Afrique. Les trois aînés que nous venons d’énumérer sont tous des hommes de qualité et de hautes compétence et aucun d’eux ne veut la destruction de la Côte d’Ivoire mais tous les mécanismes sont mis en place pour les pousser au désastre en recourant à leurs frères dictateurs de la sous-région ouest-africaine en violation même du droit international et ces pays occidentaux le savent bien.

Mais voyons, l’Occident avec Sarkozy comme porte étendard dit aux Africains que nos trois frères ne peuvent jamais s’entendre et que seule la guerre peut les départager et nous répondons quant à nous que s’il leur est tenu un langage d’amour de la Côte d’Ivoire et de la fraternité africaine sans que nous ne renions à l’Idéal de liberté ils s’y plieront, discuteront et une solution jetant les bases de la démocratie et de l’Etat de droit en Afrique sera définitivement posée pour tout le continent.

Ceci étant, sur le plan du droit international la crise politique ou électorale actuelle en Côte d’Ivoire ne justifie point l’usage de la force et toute intervention du genre devient une agression contre un Etat souverain. Car tout usage de la force doit émaner d’une Résolution du Conseil de Sécurité englobant l’ensemble de ses Membres Non-Permanents et Permanents (Chine, Etats-Unis, France, Grande Bretagne et Russie) et ceux-ci devant constater et/ou déterminer que la crise politique actuelle de la Côte d’Ivoire constitue une menace pour la paix du monde.

Ce qui n’est bien sûr pas le cas. Dans ce domaine d’ailleurs, les dispositions juridiques onusiennes ont préséance sur celles de toutes institutions continentales qualifiées en la matière de régionales, en l’occurrence l’UA, la CEDEAO, l’UE pour ne citer que ces quelques unes. C’est dire que toute intervention de la CEDEAO par des armées, fussent-elles africaines, en Côte d’Ivoire, est en violation du droit international et est frappée du sceau de l’illégalité. Toute perte de vie ivoirienne qui devra en découler expose les auteurs à une poursuite pour crime par le TPI (Tribunal Pénal International). D’aucuns seraient étonner de nous voir nous opposer à l’usage de la force pour chasser les dictateurs africains surtout que nous venons d’un pays (TOGO) où un quarteron d’officiers d’opprobre confisque le pouvoir républicain au profit d’une dictature dynastique et/ou monarchique.

La raison est simple, nous sommes un combattant anonyme de la liberté qui ne veut pas se servir de l’illégalité parce qu’elle nous arrange car ce faisant nous serons demain la première victime d’un tel précédent.

Et pour cause, que dirions-nous demain si la France profitant d’un tel précédent crée délibérément envahissait des pays africains qu’elle continue de considérer comme ses propriétés néocoloniales ?

Que dirions-nous si les Etats-Unis envahissaient le Canada ou les pays du Golfe ? Que dirions-nous si la Grande Bretagne envahissait les pays scandinaves ? Qu’aurions-nous dit si l’URSS, hier, avec son arsenal militaire (ogives nucléaires) placé en orbite contre l’Europe déclenchait une quelconque opération sur ce continent ? La Russie dispose toujours d’une telle force capable de tenir en respect toute l’Europe dans les 24 heures.

Oui, hommes comme Etats, nous sommes tenus de respecter le droit et les lois nationaux et internationaux. Nous pouvons nous en servir pour corriger et/ou amender les dispositions légales injustes socialement, politiquement et économiquement. Pour mémoire, rappelons que l’ancien Secrétaire Général de l’ONU, Monsieur Kofi Annan n’a cessé de qualifier l’invasion américaine de l’Irak d’illégale et elle l’était.

Autant le serait toute action militaire contre la Côte d’Ivoire partant contre l’Afrique. Du reste, nous savons bien que si le processus démocratique et d’Etat de droit ne progresse pas en Afrique c’est du fait du soutien et/ou du silence des pays de l’Occident dit démocratique et civilisé d’une part et du manque de leadership (leaders des peuples et non de soi-disant hommes politiques) en Afrique.

Droit et/ou devoir d’ingérence humanitaire de l’ONU.

Les peuples africains soutiennent, adhèrent complètement au droit et/ou devoir humanitaire de l’ONU face à la destruction de vies humaines. Une seule vie humaine qui sera perdue lors de conflits provoqués par l’homme du fait de nos absurdités et bestialités est une perte intolérable et il s’impose que toute la lumière y soit faite pour traduire les coupables devant les tribunaux compétents.

Dans le cas de la Côte d’Ivoire, le TPI doit veiller à ce que de tels crimes soient punis indépendamment de la coloration des auteurs. Ceci dit, notons qu’il y a des pays occidentaux, dits démocratiques et civilisés qui ne sont toujours pas parties (Etats n’ayant pas ratifié l’accord) du Statut de Rome. Pourquoi ?

Pour éviter que des hommes politiques de leurs pays ne soient poursuivis. Que dire du génocide au Cambodge, au Rwanda (où l’armée française était dans le pays), au Darfour et autres ? Dans tous ces cas, l’ONU, hélas, a brillé par sa lourdeur bureaucratique et bien sûr l’Occident n’avait pas des intérêts à défendre. Nous constatons et nous passons. Gardons à l’esprit que du Katanga en passant par le Biafra à l’Angola, pour ne citer que ceux-là, les conflits africains ne sont pas neutres et procèdent d’un programme de destruction de l’Afrique.

Conclusion

Nous considérons la Côte d’Ivoire comme notre seconde patrie autant d’ailleurs que le Maroc et la Tunisie qui sont les pays de notre circonscription au Conseil d’Administration de la BAD (Banque Africaine de Développement) à Abidjan où nous avons eu l’honneur de nous mettre au service de notre continent.

La BAD nous a permis de fraterniser avec nos frères d’Afrique du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, sans oublier ceux des belles îles africaines dont la grande et pittoresque île de Madagascar (ce pays sous prétexte de déficit d’avancées démocratiques est sous sanction de l’Occident, singulièrement de l’Europe au point de perdre des espèces -flore et faune- dont certains n’existent que sur la grande île. Ces espèces constituent un patrimoine universel et pourtant - Dans le même temps, dans les pays des bons dictateurs africains, selon la définition de l’Occident à stratégie de Domination, on déverse des millions d’euros ou de dollars sous forme d’appui ou de rallonge budgétaire et autres concours que les dictateurs détournent pour les replacer dans les banques occidentales et autres- c’est le système de vases communicants-).

Bref, c’est dire qu’autant nous sommes fiers d’appartenir à la race humaine de par le Créateur, nous clamons avec la même fierté notre identité africaine.

Qu’à cela ne tienne, dans nos écrits qui vont suivre dans les jours ou semaines à venir si notre liquidation physique programmée n’intervenait pas plus tôt pour nous réduire à jamais au silence, nous nous ferons le devoir de vous soumettre nos analyses sur le dysfonctionnement des institutions africaines, le manque de leadership et les leçons à tirer ou qui s’imposent à l’Afrique, aux peuples africains et à notre monde des humains de par la crise ivoirienne.

Croyez-le, nous ne le dirons pas assez en mettant l’accent sur les risques de destruction sous toutes ses formes/élimination physique auxquels nous nous exposons quant à nos positions sans compromis sur la nécessité de démocratisation des institutions en Afrique autant d’ailleurs que notre totale condamnation des pays et forces qui les soutiennent. Nous restons attentifs aux manifestations d’adversité à travers toutes ses phases mais confiant et inébranlable dans notre foi dans l’Idéal de liberté qu’est le Créateur.

Nous lançons un Appel à toutes les bonnes volontés en Afrique et dans le monde les enjoignant fraternellement de faire le déplacement d’Abidjan pour créer les conditions de dialogue entre nos aînés Bédié, Gbagbo et Ouattara.

Quant à ce qui nous concerne, nous ne disposons malheureusement pas de moyens financiers, en aurions-nous que nous serions déjà à Abidjan pour prendre part à cet effort fraternel de dialogue.

La paix en Afrique est à ce seul et unique prix.

Paix du Créateur à la Côte d’Ivoire, à l’Afrique et à tout notre village planétaire.

Mamavi Sylvain ATTIGLAH


Mamavi Sylvain ATTIGLAH

Montgomery Village, 24 Décembre 2010

•• Article reçu pour publication le 3 janvier 2010.

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